La Camieg, pionnière de la labellisation RSE

Laure Vazquez, responsable coordinatrice RSE et lutte contre la fraude
à la Caisse d’assurance maladie des industries électriques et gazières (Camieg)

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En poste à la Caisse d’assurance maladie des industries électriques et gazières (Camieg) en tant que responsable coordinatrice RSE et lutte contre la fraude depuis 2022, Laure Vazquez est une actrice engagée en faveur de la transition écologique au sein de la Sécurité sociale. À travers cet entretien, nous explorons ses missions au sein de la Camieg et recueillons sa vision de l’animation d’une démarche RSE dans un organisme qui vient d’obtenir la troisième étoile du label « Engagé RSE » de l'Afnor. Il s’agit du plus haut niveau de ce label de référence qui permet d’évaluer la maturité des démarches RSE des organisations sur la base de l’ISO 26000.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours et nous expliquer ce qui vous a conduit à évoluer dans le domaine de la RSE/RSO ? 

Titulaire de l’EN3S, j'ai débuté à la Cpam de Dunkerque avant d'intégrer la Camieg au moment de sa création en 2007. Cette aventure humaine unique, dans un environnement dans lequel tout était « à faire » et « tout était possible » m'a permis d'évoluer dans différentes fonctions, au gré des besoins de la structure qui est passée en quelques années de 9 à 226 collaborateurs.

J’ai été associée à la démarche RSE de la Camieg dès 2021 durant les travaux menés lors de la première labellisation en tant que responsable de la coordination des 12 antennes régionales en charge de l'accueil physique et du développement d'actions de prévention.

Ma connaissance de l'organisme et de la RSE, mon appétence pour l'écologie et mes idées ont fait de moi une candidate toute trouvée lorsque, en 2022, ma direction a décidé d'ancrer durablement la démarche RSE en créant un poste dédié de « responsable coordinatrice RSE et lutte contre la fraude ».

Comment animez-vous la démarche RSE de la Camieg ?

Mon rôle est de faire vivre cette démarche, d’organiser les temps forts évènementiels, d'animer et d’impliquer le club Activ'RSE, l'instance de pilotage créée à la Camieg. Ce club composé de services métier et d'ambassadeurs volontaires, propose des évènements, de nouvelles actions et explore de nouvelles opportunités.

« Je suis fière d'être identifiée comme
Madame RSE  »

Au quotidien, il s'agit d'entrainer les services dans la démarche, de leur apporter une aide ou un appui méthodologique pour la réalisation des actions dont ils sont pilotes et de mener directement certaines actions. C'est aussi travailler en confiance avec la direction pour qu'elle réaffirme son leadership sur la RSE et arbitre les priorités, afin que la RSE ne soit pas perçue comme une contrainte supplémentaire mais au contraire, comme une source de sens et de motivation. Cela demande de l'humilité et une grande polyvalence. Je suis fière d'être identifiée comme "Madame RSE" par l'ensemble de nos collaborateurs.

Pour moi, développer la RSE c'est avant tout embarquer les femmes et les hommes de la Camieg dans la démarche. Ce sont eux qui la font vivre au quotidien et amènent des propositions concrètes pour nos parties prenantes : nos 520 000 bénéficiaires, mais aussi nos collaborateurs dans un principe de symétrie des attentions, ainsi que les employeurs des industries et gazières et nos partenaires. 

En février 2025, la Camieg est devenue le premier organisme de Sécurité sociale à obtenir la troisième et dernière étoile du label « Engagé RSE ». Pouvez-vous nous en dire plus sur cette démarche ? 

La labellisation est un puissant levier pour insuffler l'innovation et l'amélioration continue. La mise en place de notre démarche de labellisation en 2021 est née d'une volonté de se challenger, de pouvoir confronter nos pratiques RSE à une norme externe. Nous avons choisi l’Afnor qui nous a évalués pour la première fois en décembre 2021 : nous avions été labellisés « Engagé RSE » deux étoiles (niveau confirmé), ce qui témoignait déjà de la maturité de notre engagement.

« Notre politique RSE est conçue comme un projet d'entreprise »

Mettre en place une démarche de labellisation RSE, c'est repenser la structuration de notre activité pour la lire au travers d'un nouveau prisme. Notre politique RSE est conçue comme un projet d'entreprise. Elle est le fruit d'une réflexion autour de notre cartographie des parties prenantes et du diagnostic initial réalisé début 2021 sur nos pratiques RSE. Les actions de cette politique et les objectifs associés infusent notre Cog 2022-2026.

Notre plan d'action RSE est pluriannuel. Il reprend tous nos projets entrant dans le champ de la RSE, il inclut le plan de sobriété énergétique par exemple. Il a été enrichi des recommandations de l'Afnor à chaque évaluation, mais aussi des actions issues des ateliers RSE auxquels ont participé tous nos collaborateurs en 2023.

Vous avez récemment participé aux travaux de mise à jour du référentiel RSO de la Sécurité sociale. Que représente pour vous ce cadre institutionnel ?

L'existence même de ce cadre institutionnel marque un consensus fort : celui de toutes les branches de la Sécurité sociale et même des régimes spéciaux en faveur du développement durable.  Je ne crois pas qu'il y ait une autre thématique qui mobilise autant les acteurs de la Sécurité sociale en transversalité.

Les engagements et les principes de la Camieg y sont retranscrits et déclinés en actions très opérationnelles dans lesquelles n'importe quel organisme peut s'identifier. 

« Le référentiel RSO a été un outil précieux lors de ma prise de fonction ».

Le référentiel a été un outil précieux lors de ma prise de fonction. Il a permis d'illustrer de manière très concrète la RSE, de l’ancrer dans la réalité de nos organismes de Sécurité sociale au sein desquels la norme ISO 26 000 ou les objectifs de développement durable apparaissent parfois conceptuels et éloignés des réalités de service public.

Mon souhait pour ce nouveau référentiel est qu'il soit partagé par tous les métiers qui œuvrent en faveur de la RSE et pas seulement celui des chefs de projet. Je mise beaucoup sur la communication qui sera réalisée par les caisses nationales autour de sa sortie. 

Pour conclure, quel message souhaitez-vous transmettre à un chef de projet qui envisage d’inscrire son organisme dans une démarche de labellisation ? 

Déployer une évaluation RSE ce n'est pas oublier nos missions premières. Au contraire, c'est une façon de revisiter via un nouveau prisme nos engagements au service de nos bénéficiaires.

Le leadership de votre direction en matière de RSE est essentiel à une démarche de labellisation. La directrice des ressources et de l'innovation a incarné l'engagement de la direction en faveur de la RSE. C'est elle qui a eu cette "vision" de labellisation en 2021, une idée qui nous semblait alors complètement exotique !

« Le leadership de votre direction en matière de RSE est essentiel à une démarche de labellisation ».

Avec le recul, la quête du label RSE, témoignant de l’engagement de chacun dans une dimension, écologique et sociale, a permis de remobiliser nos collaborateurs, de redonner du sens à leur métier dans une période de fin de Cog (2017-2020) et de crise sanitaire. La RSE, sujet consensuel par excellence, est en effet un formidable outil de cohésion.

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